Nouveau départ
Première tentative : Cap-de-la-Madeleine
Suzanne Richard, une des filles de Nestor, a décidé en 1988 de repartir l'entreprise au village de Saint-Louis-de-France, près du Cap-de-la-Madeleine. Elle a fait bâtir un petit entrepôt et y a installé des équipements un peu plus spécialisés que ceux de l'entreprise familiale qui employait à l'époque des moules en caoutchouc standards, des spatules, des chaudrons, des ronds au gaz, des louches : de l'équipement de cuisine ordinaire qui avait été converti pour la production artisanale de bonbons.
La nouvelle entreprise se voulait une évolution de la première entreprise familiale, à mi-chemin entre l'artisanat et l'industriel : les procédés restaient manuels, mais l'organisation était déjà un peu plus professionnelle. C'est d'ailleurs ce compromis qui fit échouer cette première tentative de reprise de Bonbons Richard : avec de la main-d'œuvre à payer, les coûts de production étaient trop élevés et l'entreprise dut fermer ses portes après seulement 4 ou 5 ans d'opération.
Du sang neuf
Robert Richard, le 9ième enfant de la famille, avait 20 ans quand l'entreprise familiale cessa de produire des bonbons. Après avoir commencé des études de sciences pures tout en travaillant dans une usine à papier, Robert a tout laissé pour partir suivre son cours d'officier dans l'armée. Ayant déjà été accepté comme pilote de jet, mais soucieux d'assurer une meilleure qualité de vie à sa jeune famille que ce qu'on lui proposait, Robert quitte l'armée pour finir ses études collégiales en sciences pures. Ayant développé une passion pour l'électronique, il décida de faire son cours universitaire de génie électrique tout en complétant sa formation collégiale, tout en travaillant 25 heures semaines... au Roi de la Radio! Il délaisse ses études alors que son patron lui offre la gérance du magasin et, en 1981, il achète son premier magasin Stéréo-Plus, chaîne qu'il a contribué à mettre sur pied avec son employeur d'alors.
À la fin de l'année 1993, Robert est alors propriétaire de deux magasins Stéréo-Plus ainsi que deux magasins Concepta Informatique. À cette époque, il est loin de se douter qu'il jouera un rôle majeur dans l'histoire future de Bonbons Richard. Geste symbolique cependant, il achète à son père en 1982 les moules qui avaient servi pour fabriquer les bonbons de l'entreprise familiale, non pas pour s'en servir, mais pour s'assurer que ça reste dans la famille.
Il décide de prendre le relais de Bonbons Richard. Il acheta une bâtisse, occupée par un garage à cette époque, afin de repartir l'entreprise de bonbons. Il décida cette fois-ci de refaire tout ça de façon industrielle.: il fit affaires avec différents sous-traitants qui lui permirent de se lancer dans cette aventure. Il y eut dans un premier temps Serge Pagé l'aida à la préparation de la recette, à la déposition ainsi qu'à créer un processus de démoulage; dans un deuxième temps, il traita avec d'autres sous-traitants qui allaient entre autre lui fournir des barils immenses pour cuire 100 gallons de sucre.
Il commença d'abord par automatiser les processus. Afin de pouvoir investir pleinement dans sa nouvelle entreprise, il vendit ses magasins d'électronique. En équipant sa nouvelle usine des procédés nécessaires à l'automatisation, il se donnait les moyens de partir la compagnie du bon pied. Il a d'abord installé un tunnel de refroidissement, un dépositeur qu'il avait fait manuellement, puis il a acheté différents logiciels de programmation, dont le plus perfectionné fut le logiciel Citect (1997) qu'il a programmé lui-même pour opérer tous les processus de l'usine. C'est en travaillant sur ordinateur qu'il a pu créer toute la partie automatique du procédé de cuisson qu'il utilise encore aujourd'hui.